Zongo Brigade, Onipa, All Star Revolution, Riddimtion Sound, plusieurs groupes mais un seul et même fil conducteur : K.O.G. Kweku Of Ghana. S’il fait varier les contours de sa musique, et du même coup les siens, le vrai Kweku se dévoile peu. Voire pas.
Confortable derrière ses multiples identités qui le préservent, lui qui ne se raconte que rarement a, cette fois, décidé d’abaisser la jauge d’énergie au profit d’une sincérité réelle, quitte à apparaître plus fragile.
Zone 6, Agege. Banlieue d’Accra. Le quartier de son enfance. Instantanément, c’est là que son passé le ramène lorsqu’il ferme les yeux.
Dans chacun des styles musicaux qu’il a explorés et incendiés, Kweku a fait circuler l’Afrique. Rock, jazz, funk, hip hop, soul, tous sont devenus africains sous ses assauts. Aujourd’hui, c’est en Afrique qu’il les ramène tous. Ici qu’il leur fait rencontrer les musiques traditionnelles auxquelles il s’est reconnecté. Chaloupe sous les guitares highlife et leurs programmations électroniques, retrouve la nature, retourne dans l’église de son enfance pour une soul-gospel aux côtés d’Anthony Joseph. L’électricité qui approvisionnait en continu son corps n’alimente désormais plus que les claviers, les basses et les six cordes. Les cuivres viennent caresser les saccades et les percussions dont Kweku se contente parfois, le temps d’un call & response avec un chœur de voix. Il converse maintenant avec les anciens autant qu’avec les âmes défuntes dans un épais brouillard reggae-dub. Médite, s’imprègne de spiritualité, élève son esprit pour le faire voyager très loin.
Sa famille, ses racines, le sort à la fois enviable sans l’être de ceux qui choisissent de s’exiler dans l’espoir d’une vie meilleure, K.O.G. revoit tout cela distinctement.
En rouvrant les yeux,le décor est pourtant toujours celui de Sheffield, sa terre d’accueil britannique. Mais, avec l’aide de Tom Excell (Nubyan Twist) quinze titres se sont écrits pendant ce voyage intérieur. Prêts, ils n’attendaient plus que la touche finale, le liant qui donnerait la cohérence à l’ensemble
Une oreille extérieure, un producteur / réalisateur dont il aimait les arrangements, la variété des albums et qui, surtout, connaissait, et comprenait, suffisamment la musique africaine pour le guider dans ce disque personnel, voilà ce qu’il manquait à K.O.G.
“Ouvre ton coeur, confronte toi à ce que tu es réellement, ton héritage, tes origines ! Ne te cache pas !”. Voilà comment Guts a impulsé la direction artistique de ce nouvel album.
Artiste dans une famille d’intellectuels où seules les études valent, sa grand-mère fût l’unique personne à le porter autant qu’à le pousser dans cette voie musicale qu’il avait choisie. Cet album lui est entièrement dédié, elle qui a participé activement à forger le Kweku qui, pour la première fois, montre qui il est vraiment.
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“Zone 6, Agege” – the album title, K.O.G. shares, refers to a little coastal suburb in Accra the capital of Ghana, where he “grew up and the vibe, culture and social structures enhanced and developed my creativity and love for art,” adding that the album is his “ode or a tribute to my nature, nurture and future” – is his first solo release for Heavenly Sweetness.
Recorded in November, 2020 at Yellow Arch studios (Sheffield) by David Haynes and produced by Tom Excell and GUTS. “Zone 6, Agege” is a dramatic development: as much homage to the Accra-born artist’s musical roots, as an expansive engagement with music of the Black Atlantic, most notably hip-hop and dub/reggae.