Bird Head Son. Tel était le surnom d’Anthony Joseph, haut comme trois mangues, dans les années 70. Un nom d’oiseau afublé par les gens de son quartier, en référence à Bird Head, son père « à la tête soi-disant trop petite pour son corps ». C’est désormais le titre de son deuxième album, un recueil en forme d’autoportrait où le natif de Port Of Spain revient sur ses premiers pas et émois à Trinidad, près de vingt ans après avoir traversé l’Atlantique pour atterrir à Londres. A la manière d’un carnet du retour au pays natal, pour paraphraser le totémique poème d’Aimé Césaire, ce porte-parole de « l’avant-garde diasporique » – oui, oui, c’est dans ce courant de pensée que sont classés les écrits de cet écrivain « londonien » – y relie les épisodes et les personnages qui ont façonné son identité « créolisée ». Celle-là même qu’il traduit depuis quinze ans au stylo ou au micro. « La poésie est musique. Elle se doit d’être scandée, chantée, déclamée. Quand j’écris, je pense toujours en termes de sons. »
Bird Head Son was what Anthony Joseph used to be called back in the Seventies when he was knee high to a grasshopper. He was given this bird name by people in the neighbourhood where he grew up in reference to Bird Head, his father, whose head was “said to be too small for his body”. Now it’s the title of his second album, an autobiographical collection of songs in which this son of Port of Spain looks back over the first steps and excitement of his youth in Trinidad more than twenty years after crossing the Atlantic to touch down in London. This spokesman of the “avant-garde of the diaspora” – yes, the writings of this Londoner do indeed belong to this current of thought – has made a kind of notebook of his return to his native land (to paraphrase the totemic poem by Aimé Césaire) and in it he interweaves the episodes and characters that make up his “creolised” identity. It is this identity that he has been expressing with pen and microphone for the last fifteen years… “Poetry is music. It needs to be shouted out, sung and declaimed. When I write, I always think in terms of sounds.”