Neuf lettres tapées dans un moteur de recherche permettent de lever instantanément le mystère autour de l’identité de Blundetto. Dire que vingt ans en arrière, des mois voire des années d’enquête auraient été nécessaires…
Vingt ans, c’est aussi le temps que Max Guiguet aura passé dans les murs de Radio Nova, entré par la porte dérobée du stage pour n’en ressortir que deux décennies plus tard. Dans l’intervalle, il y aura occupé le fauteuil de programmateur, celui qui s’ingurgite des tonnes de nouveautés dans lesquelles il sélectionne celles qui auront les honneurs des ondes. En profitant pour apprendre la science du mix, il y croise aussi les totems Jean-François Bizot et Rémi Kolpa-Kopoul qui lui ouvre grandes les portes de la perception musicale. Max était déjà calé en musique Jamaïcaine mais il se retrouve là devant une immensité de genres et de styles à découvrir, à apprivoiser et à approfondir. Pendant vingt ans, il s’y appliquera.
Voilà pour la face A, celle qui en quelques mesures raconte l’histoire de Max Guiguet.
La face B se joue en parallèle et concerne son double musical, celui qui, après un passage par F. Communications et la musique électronique s’est construit sur les cendres de Vista Le Vie. Celui qui a commencé à prendre vie à partir de 2005, au fil des longues sessions nocturnes à expérimenter, à chercher entre sampling et instruments live. A jouer de la guitare, du clavier, de la batterie, des percussions ou de la basse. A sampler, composer, arranger, fignoler pendant quatre ans pour qu’enfin, en 2009, son nom résonne sur les platines.
Un nom venu tout droit d’une série mafieuse : Blundetto.
Bad Bad Things (Heavenly Sweetness) sera son premier méfait. Un album pensé et réalisé en binôme avec Black Joy, son Rick Rubin sans qui rien ne se passe ou plutôt, grâce à qui tout fini par bien se passer. Budos Band, Shawn Lee, Hindi Zarha ou encore Tommy Guerrero garniront une liste d’invités priés de venir mettre leur personnalité dans des titres qui flirtent avec les volutes enfumées du reggae, la soul nostalgique ou les bandes originales.
La connivence musicale et le partage de bonnes idées étant des éléments fondateurs du style Blundetto, il récidive en 2012 avec Warm My Soul (Heavenly Sweetness, encore). L’esthétique est moins roots, les boîtes à rythmes et les machines plus présentes. Les voix d’Hugh Coltman, d’Aqeel et de Courtney John, les cuivres d’Akalé Wubé prennent leur tour dans le studio. La Jamaïque reste le point d’ancrage d’un album qui part vers l’afrique ou s’en va tonner dans les boomin’ systems les low-riders de Los Angeles.
Le troisième round se joue en 2015, toujours sur les mêmes bases et toujours avec le décisif Blackjoy. Plus de jet-lag ni de milliers de miles à engloutir, World Of (Heavenly Sweetness, toujours) ne se fera qu’avec des proches : Etienne De La Sayette, Biga*Ranx ou John Milk. Un album patchwork ou, plus que jamais, l’éclectisme y est de mise, entre funk, musique Kabyle, rock et, bien évidemment, reggae.
C’est appuyé sur cette vibration de Kingston, entre roots et moderne, que Blundetto a travaillé à son nouvel album: Good Good Things, 10 ans après Bad Bad Things, sorti en 2020 sur Heavenly Sweetness, évidemment. Un album qu’il déclinera en Dub 6 mois plus tard.
Il est en même temps contacté par Deezer pour livrer sa première BO : celle du podcast phare “Gang Stories“. Cela nous donne un single cinématique, qu’on imagine bien illustrer un western à la frontière mexicaine.
Nine letters typed in a search engine can instantly raise the mystery around the identity of Blundetto. Twenty years back, months or years of investigation would have been necessary…
Twenty years is also the time that Max Guiguet has spent in the walls of Radio Nova. He entered as an intern to come out only two decades later. In the meantime, he’s become the programmer, the one who is listening to tons of releases, and among them selects those who will have the honors of the airwaves. While learning the science of mixing, he also meets the characters Jean-François Bizot and Rémi Kolpa-Kopoul who open the doors of musical perception. Max was already interested in Jamaican music, but he discovered at the time an infinity of styles to go further into. For twenty years he will apply on exploring this genres. That’s the A side, which in a few measures tells the story of Max Guiguet.
The B side is played in parallel and is about his musical double, who after a passage by F. Communications and electronic music, grew up on the ashes of Vista Le Vie. The one who started to live in 2005, through long nocturnal sessions to experiment between sampling and instruments. Playing guitar, keyboard, drums, percussions or bass. Sampling, composing, arranging, polishing for four years until in 2009, his name resonates on the turntables.
A name that comes straight from a mafia series: Blundetto. « Bad Bad Things » (Heavenly Sweetness) will be his first release. An album composed and directed in duo with Black Joy, his Rick Rubin without whom nothing happens or rather, who makes everything end up well. Budos Band, Shawn Lee, Hindi Zarha and Tommy Guerrero are the invited guests who come and put part of their personality in the tracks influenced by smoky volutes of reggae, nostalgic soul or soundtracks. The musical complicity continues and builds the Blundetto style : he comes back in 2012 with « Warm My Soul » (Heavenly Sweetness, again). The aesthetics is less roots, machines are more present. The voices of Hugh Coltman, Aqeel and Courtney John, the brass of Akale Wube take their turn in the studio. Jamaica remains the anchor of an album that goes to Africa or to the low-riders boomin ‘systems of Los Angeles.
The third round is played in 2015, still on the same basis and always with the decisive Blackjoy. No more jet-lag nor thousands of miles to cover, « World Of » (Heavenly Sweetness, always) will be recorded only with relatives: Etienne De La Sayette, Biga* Ranx or John Milk. A patchwork album, between funk, Kabyle music, rock and, of course, reggae.
Supported by this vibration of Kingston, between roots and modern, Blundetto worked on his new album: Good Good Things, 10 years after Bad Bad Things, released in 2020 on Heavenly Sweetness, obviously. An album that he will decline in Dub 6 months later.
He is at the same time contacted by Deezer to deliver his first soundtrack: that of the flagship podcast “Gang Stories”. That gives us a cinematic single, that we can well imagine illustrating a western at the Mexican border